Lancé dans notre exploration des médicaments psychotropes utilisés en cas de TSPT, voyons plus en détail ici le cas des anxiolytiques. Dans cette première partie nous explorerons rapidement ce que sont les anxiolytiques et l’expérience que j’en ai eu.
Les anxiolytiques, qu’est-ce que c’est ?
Les anxiolytiques sont des médicaments psychotropes qui ont pour but d’aider à réduire l’anxiété. C’est à dire diminuer, voire faire disparaitre les angoisses. Il s’agit de cette sensation de peur envahissante qui surgit de façon irrationnelle ou non et qui empêche d’agir et surtout d’interagir comme d’habitude dans la vie. Les anxiolytiques aident aussi parfois à dormir.
Toutefois, il ne faut pas confondre les anxiolytiques avec les antidépresseurs. Ces derniers sont aussi très prescrits dans le TSPT. Nous y reviendrons dans un post dédié.
Les anxiolytiques sont délivrés en pharmacie sur prescription médicale. Normalement, les pharmaciens les délivrent pour une courte durée.
Mais beaucoup de personnes en prennent sur le long terme !
Il existe deux familles d’anxiolytiques ceux avec benzodiazépine et ceux sans benzodiazépine.
Les anxiolytiques sans benzodiazépines
Les anxiolytiques sans benzodiazépines sont en fait peu nombreux.
On trouve principalement un dérivé proche de la benzodiazépine, l’étifoxine/Stresam.
Il y a aussi l’hydroxyzine/Atarax qui est un anxiolytique de la famille des antihistaminiques.
Ces deux médicaments sont considérés comme légers et face à de grosses crises d’anxiété, ils se sont révélés pour moi peu voire pas efficaces.
Les anxiolytiques avec benzodiazépines
Les benzodiazépines entrent dans la composition de la majorité des anxiolytiques.
Voici une liste des anxiolytiques à base de benzodizépines disponibles en France selon la Haute Autorité de Santé1.
Dénomination Commune Internationale (DCI) | Spécialité | Demie-vie |
Clotiazépam | VERATRAN | 4 h |
Oxazépam | SERESTA | 8 h |
Alprazolam | XANAX* | 10 – 20 h |
Lorazépam | TEMESTA* | 10 – 20 h |
Bromazépam | LEXOMIL* | 20 h |
Clobazam | URBANYL | 20 h |
Clorazépate dipotassique | TRANXENE | 30 – 150 h |
Nordazépam | NORDAZ | 30 – 150 h |
Prazépam | LYSANXIA* | 30 – 150 h |
Diazépam | VALIUM* | 32 – 47 h |
Loflazépate d’éthyle | VICTAN | 77 h |
*Spécialités génériquée |
Certaines spécialités (nom commercial du médicament) vous disent surement quelque chose !
Mon TSPT et les anxiolytiques
Vers la fin de ma rééducation cardiaque, je commence à développer des troubles anxieux. J’ai aussi des douleurs à l’arrière du crâne et cette sensation hyper désagréable que quelque chose s’est cassé dans ma tête. Comme une poterie qui se serait fissurée en mille morceaux. Le médecin de la clinique me met immédiatement sous anxiolytique. Deux mois plus tard, de retour chez moi, je déclenche le TSPTC. Face à cette situation, mon psychiatre me propose d’augmenter les doses d’anxiolytique. Durant près de 3 ans je vais donc ingurgiter de nombreuses boîtes de Bromazepam/Lexomil, parfois par barrettes entières ! Sans hélas aucune amélioration !
L’arrivée dans ma vie de l’amour puis de la psychothérapie EMDR (Les deux n’étant pas liés :o)) vont mettre un terme provisoire à l’usage de tous ces médicaments durant 4 années.
Plus tard, à la reprise de symptômes anxieux, mon généraliste me prescrit du Stresam puis de l’Atarax. Mais ces produits n’ont que peu d’efficacité face à mes symptômes. Avec toutefois un léger avantage à l’Atarax. Je vais donc chercher d’autres solutions.
Enfin, lors d’une 3ème reprise de symptômes anxieux, le nouveau psychiatre que je consulte me prescrit du Clotiazépam/Veratran à ne prendre qu’en cas de crise « ingérable » par d’autres moyens. Une sorte d’ultime recours. Très peu utile dans mon cas, car j’ai pu finalement tirer les bénéfices des autres approches « anti-anxiété » décrites dans ce blog.
TSPT et anxiolytiques : une bonne chose ?
Il est clair qu’avec un TSPT les périodes d’anxiété et d’angoisses sont nombreuses et fréquemment revenues. Il peut donc à première vue sembler rapide et intéressant de prendre un anxiolytique pour tenter de réduire cette souffrance.
Avec le recul, était-ce une bonne chose à faire de prendre ces anxiolytiques ? La réponse est aujourd’hui clairement NON ! Pourquoi ? C’est ce que nous verrons dans les prochains posts !
Sources
Pour aller plus loin
Mon bilan d’usage des médicaments psychotropes
Mise à jour
Dernière mise à jour de cet article : le 31 mars 2024